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Tourelle en fonte dure Mle 1876 contre le canon de siège

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Tourelle en fonte dure Mle 1876 contre le canon de siège Empty Tourelle en fonte dure Mle 1876 contre le canon de siège

Message par TURPINITE Jeu 22 Déc - 13:31

Avec l'apparition de nouveaux cuirassements, casemate en fer laminé contre le canon de campagne, casemate en fonte dure pour le canon de siège, les années 1870 étaient riches en développement, avec en prime la mise au point d'une casemate en fonte dure contre le canon de campagne, cuirassement qui ne fut pas retenu.

Le commandant Mougin continua ses travaux, et sur la base d'éléments déjà existants à l'étranger, mis au point en 1876, une tourelle tournante en fonte dure contre le canon de siège pour deux canons de 155L de Bange Mle 1877. C'est le premier cuirassement de ce type en France.
Bien que la tourelle soit souvent présentée comme "modèle 1876", ce n'est que le 26 juin 1878 que celui-ci fut arrêté.

Le coût d'une tourelle était de 205 000 Fr. + 60 000 Fr. pour les substructures. Ce n'est pas moins de 25 exemplaires qui furent installés en France.

Les premiers modèles furent identifier sous les lettres A' à D', d'après un marché Schneider, à savoir :
A' : fort de Cerfontaine - place de Maubeuge – disparue ;
B' : fort de Hirson - Aisne – disparue ;
C' : fort de Domont - place de Paris - en place ;
D' : fort de Stains - place de Paris - en place.

Les tourelles suivantes furent identifier sous les lettres A à U, d'après un marché Châtillon Commentry à savoir :
A : fort de Giromagny - tourelle est - rideau défensif de la Haute-Moselle – disparue ;
B : fort de Giromagny - tourelle ouest - rideau défensif de la Haute-Moselle – disparue ;
C : fort de Longchamp - place d'Épinal – disparue ;
D : fort du Parmont - Rideau défensif de la Haute- Moselle – disparue ;
E : fort de St Cyr - place de Paris - en place ;
F : fort de Lucey - place de Toul – disparue ;
G : réduit de Villey-le-Sec - place de Toul - en place et visitable ;
H : fort de Manonviller - tourelle nord - Meurthe et Moselle – disparue ;
I : fort de Manonviller - tourelle sud - Meurthe et Moselle – disparue ;
J : fort de Vaujours - place de Paris - en place ;
K : fort de Villeneuve St Georges - place de Paris – disparue ;
L : fort de Montfaucon - place de Besançon – disparue ;
M : fort de Frouard - place de Nancy - en place et visitable ;
N : fort de Liouville - rideau défensif des Hauts de Meuse – en place, détruite ;
O : fort de Pagny la Blanche Côte - Meuse – disparue ;
P : fort de Corbas - place de Lyon - en place ;
Q : fort de Bondues - place de Lilles – disparue ;
R : fort de Boussois - place de Maubeuge – disparue ;
S : fort du Barbonnet - tourelle nord – Alpes-Maritimes - en place et visitable ;
T : fort du Barbonnet - tourelle sud – Alpes-Maritimes - en place et visitable ;
U : fort de Pont St Vincent - place de Nancy - disparue.

A ce jour, seules 10 tourelles sont encore en place, dont 9 en bon état. Toutes les autres ont été ferraillées et il ne reste plus comme au Parmont, qu'un puits béant.

Cette tourelle est plus connue des passionnés de fortifications, sous le nom de "tourelle Mougin".

La tourelle est dite "tournante", ce qui veut dire, qu'elle ne fait que tourner, sans descendre ensuite dans un puits pour se camoufler comme le font les tourelles dites "à éclipse".
Le cuirassement est imposant, son poids total est de 200 tonnes. La partie mobile, qui se trouve à la fois à l'extérieur et à l'intérieur pèse 180 tonnes. Le diamètre de la tourelle est de 6 mètres pour une hauteur de 1,56 m pour la partie immergent.
Le corps de tourelle est constitué de cinq voussoirs en fonte dure pesant près de 21 tonnes chacun, dont l'un est percé d'embrasures pour les deux canons. Les cinq voussoirs s'appuient les uns sur les autres. Pour garantir une certaine étanchéité, ils sont soudés avec du plomb.

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Le voussoir qui a une forme de demi-lune, a une épaisseur de 60 cm à sa base, pour atteindre 20 cm à sa partie supérieure. Il mesure 2,90 m extérieurement, 1,45 m intérieurement sur 1,56 m de hauteur.

Les voussoirs sont surmontés d'une toiture en forme de disque, ayant un diamètre de 2,50 m environ, une épaisseur de 20 cm et pesant 11 tonnes.
Un joint au plomb assure l'étanchéité. Cette toiture sera une des causes de fragilité de la tourelle, qui seront vérifiées lors de la première Guerre mondiale.

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Le massif de tourelle est constitué d'une couronne de béton spécial, reposant sur de la maçonnerie, formant puits dont le diamètre intérieur est de 8,50 mètres.

La coupole de 6 mètres de diamètre et pesant 116 tonnes environ, repose sur un corps métallique constitué de 14 poutrelles métalliques verticales de 2 m reposant elles-mêmes sur 14 poutres métalliques horizontales formant une étoile.
Ces poutres horizontales sont maintenues à leur extrémité par une couronne annulaire.
Cette couronne repose sur 16 galets conoïdes maintenus par des tirants fixés au pivot central. L'ensemble forme une cage métallique tournante, se déplaçant sur une circulaire fixée dans le béton.

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La cage repose également sur un vérin appelé "pot de presse" scellé dans le béton au centre du dispositif. La cage métallique pèse 40 tonnes. Ce qui, ajouté aux 116 tonnes de la coupole représente un ensemble tournant de 156 tonnes.

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Les deux pièces d'artillerie sont placées sur deux affûts à châssis Grüson à freins hydrauliques Mle 1881, fabriqués par les établissements St Chamond. La bouche à feu est le canon de 155L de Bange Mle 1877 modifié. La bouche à feu pèse 2 530 kg, le châssis pèse 4 000 kg et l'affût pèse 5 160 kg. L'ensemble canon, affût, châssis pèse 11 690 kg. Ce qui donne 23 380 kg pour les deux ensembles, ajoutés à l'élément tournant, cela donne 179 380 kg.
Pour le changement des bouches à feu, cinq anneaux sont fixés à la toiture sur lesquels sont accrochés des palans.

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La tourelle est protégée par une couronne de fonte formant avant-cuirasse, composée de quatre voussoirs de 21 tonnes chacun, soit 84 tonnes pour l'ensemble. Le voussoir mesure 4,60 m extérieurement, 1,35 m intérieurement sur 1,56 m de hauteur. Il a une épaisseur de 50 cm à la partie supérieure et 30 cm sur la partie inférieure. Les quatre voussoirs sont soutenus par les maçonneries du puits. Une fois posé, ils forment ce que l'on appelle l'avant-cuirasse et sont recouverts de béton. La collerette de béton coulée autours de l'avant-cuirasse a une épaisseur de 2,50 m.
Afin de protéger des intempéries l'intérieur de la tourelle, une visière de 30 cm de largeur était fixée à la base de celle-ci et recouvrait de ce fait, l'espace ouvert entre la tourelle et l'avant-cuirasse. Un autre système permettait de récupérer les eaux d'infiltration, par le biais d'une gouttière fixée à l'avant cuirasse à l'intérieur.
On ne sait pas si la tourelle a possédé une gouttière, mais l'on peut considérer que oui, car les photos d'époque nous permettent de voir qu'il n'y avait pas de visière.

On peut apercevoir au-dessus des embrasures ce que l'on retrouve ailleurs, la présence de sourcils soudés ou fixés empêchant les eaux de ruissellement de pénétrer dans la tourelle par les embrasures.
Enfin, afin de protéger la tourelle et les parties métalliques du massif de tourelle de la foudre, car un stock important de munitions s'y trouve, un réseau de câbles a été installé sur la tourelle et les substructures.

La tourelle sera mise à la terre par une bande de fer plat de 5 mm x 45 mm pour l'extérieur et par un câble en fer rond de 22,5 mm de diamètre pour l'intérieur.

L'ensemble mobile de 180 tonnes se déplace grâce à seize galets et un pivot central. Cependant, il est impossible à quelques hommes, de faire tourner les 180 tonnes. Afin de soulager la tourelle, le pivot central repose sur un piston appelé "pot de presse".

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Cet élément est en fait un gros vérin qui va soulever légèrement la tourelle, pour permettre la rotation et diminuer les frottements. Le pot de presse est scellé dans le massif bétonné et émerge dans le puits de celle-ci d'environ 70 cm. Le fond du piston ressort dans le local sous la tourelle.

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La pompe est fixée sur un gros caisson, renfermant de l'eau et de la glycérine.

Lorsque l'on actionne la pompe, l'eau glycérinée est envoyé par pression vers le pot de presse, qui sous la pression, soulève la tourelle.

Il faudra une pression de 200 bars, pour permettre au piston de soulever la tourelle.
Le soulèvement permet de reporter les 9/10ème de la tourelle sur le pivot central et le 1/10ème sur les galets. La tourelle ainsi soulevée n'a pratiquement plus aucun frottement.

Pour la faire tourner, un treuil de manœuvre est suspendu à la voûte de la salle contigüe à celle du pot de presse.

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L'arbre moteur porte à son extrémité une roue supportant une courroie reliée à la machine à vapeur. C'est cet arbre qui sera modifié en 1884 pour recevoir la roue supplémentaire permettant l'utilisation d'une machine à vapeur. L'arbre supporte également un pignon mobile à double denture qui permet le changement de vitesse.
L'arbre intermédiaire supporte le pignon d'entrainement de l'engrenage moteur de la tourelle. Sur ce même arbre, un engrenage est placé juste après le pignon d'entrainement. Cet engrenage correspond à la petite vitesse.
L'arbre de transmission porte l'engrenage moteur de la tourelle, lequel est relié à celle-ci par une chaîne. Il porte également un engrenage correspondant à la grande vitesse.

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Tourelle en fonte dure Mle 1876 contre le canon de siège Empty Re: Tourelle en fonte dure Mle 1876 contre le canon de siège

Message par TURPINITE Jeu 22 Déc - 13:48

L'entraînement de la tourelle est assuré par une chaîne sans fin type "de Gall" qui passant sur un galet à gorge sur le treuil, rejoint la tourelle par un puits rectangulaire et se trouve prise entre deux barbotins fixés sur le radier de la tourelle.

La chaîne passant par ces deux barbotins, enserre la tourelle en passant sur une circulaire à gorge fixée sur le corps de tourelle.

La tourelle peut ainsi tourner dans un sens ou dans l'autre. Ce système d'entrainement est fixé sur deux consoles en fonte, espacées de 70 cm et suspendues à la voûte.

Juste après ce système, toujours suspendues à la voûte, deux autres consoles supportent les manivelles de manœuvre. C'est à cet endroit qui mesure 1,35 cm de large, que se placent les hommes pour actionner la rotation de la tourelle. 18 hommes sont chargés de la rotation de la tourelle. Ils se divisent en trois équipes de six. Trois hommes par manivelle.

Ces hommes se placent à la manivelle et en tournant dans le sens des aiguilles d'une montre actionnent la rotation de la tourelle. Avec la petite vitesse, la tourelle effectue un tour complet en 3,5 minutes alors qu'avec la grande vitesse, elle effectue un tour complet en 45 secondes.
Ceci étant, on avait calculé la vitesse lente sur le temps qu'il fallait pour charger les pièces, soit deux minutes, on dépassait donc largement le temps imparti au chargement. 4 hommes suffisaient pour la rotation lente, alors que pour la rotation rapide, il fallait que les six hommes soient à la tâche.
C'est une manœuvre éprouvante pour les hommes, car la masse de 180 tonnes ne doit en aucun cas être arrêtée lors des combats. C'est pour cela que l'effectif au treuil de manœuvre est si important.

On rechercha malgré tout une solution, car les hommes devaient être éreintés après plusieurs minutes de rotation.
La solution fut trouvée avec la mise en place d'une machine à vapeur Hermann et Lachapelle de 4 ch. C'est comme cela que l'on remplaça les hommes, tout en conservant le système manuel sur le treuil. Le système parait fiable et permet des rotations de longues durées.

Société Boulet & Cie, successeur d’Hermann - La Chapelle, constructeur mécanicien à Paris, 31 et 33, rue Bomoid.
Machine de 4 chevaux à un cylindre. Le coût de la machine est de 5 969 francs.

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La fumée est évacuée via un tuyau sortant par un puits de lumière d'1 m2.
La voûte surbaissée est recouverte de plaque de zinc pour l'étanchéité.

La machine fournit 4 chevaux à plein rendement. La chaudière fonctionne au charbon. Elle consomme 16 kg de charbon à l'heure. La transmission du mouvement est assurée par deux courroies, l'une directe, l'autre croisée en 8.

On n'a pas vraiment résolu le problème des émanations de fumées et c'est après les expériences faites au fort de Pagny de la Blanche Côte en 1901, que le ministre va décider de supprimer les machines à vapeur dans les tourelles. Au Parmont, on ne sait pas si la machine est restée en place ou si elle a été retirée.
Le principe de la rotation permanente du cuirassement lors des combats, permettait de protéger les embrasures d'un coup direct.

De plus, si l'on avait dû arrêter une masse aussi imposante pour les tirs, cela aurait posé quelques problèmes, notamment au niveau du pointage. On ne peut stopper instantanément une masse de 180 tonnes, il aurait fallut ensuite la rediriger vers le point précis de tir, ce qui aurait engendré une perte de temps et des conséquences fâcheuses.

Pour le réglage du tir, la tourelle étant aveugle, elle dispose d'un ou plusieurs observatoires. Elle ne peut compter, que sur des observateurs situés à l'extérieur. Avec l'apparition de nouveaux cuirassements, certaines tourelles se verront, après 1892, dotées d'un observatoire cuirassée.

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On sait que le 23 février 1883, une allocation de 1 300 francs a été remise pour l’installation de communications acoustiques dans la tourelle en relation avec les observatoires de tir. La communication acoustique consistait en un tube de cuivre de 25 à 35 mm de diamètre, permettant la communication comme un téléphone avec une portée n'excédant pas 70 mètres. On ne trouve plus aucune trace de celle-ci, pourtant, elle fut bien installée à partir du 10 mars 1883 comme l'attestent les archives.

C'est l'installation standard dans toutes les tourelles. Les observateurs se trouvent à l'extérieur près de la tourelle.

En ce qui concerne le tir de la tourelle, celui était assuré électriquement, ce qui, pour l'époque, était une révolution. Les coordonnées de tir étaient transmises en grades pour le champ de tir en direction et en degrés pour le champ de tir en hauteur.
Une circulaire en bronze graduée en grades était fixée sur les consoles supportant les galets. Cette circulaire est graduée en grades (400 grades/360°).

Sur celle-ci se déplacent deux curseurs formant buttoir. Ceux-ci sont placés sur des points correspondant aux azimuts des deux pièces pour le but que l'on doit atteindre.
D'autre part, deux contacteurs-ressorts correspondant à chaque pièce, sont fixés sur le corps de tourelle. Ces ressorts sont constitués de deux lamelles d'inégales longueurs et isolées l'une de l'autre. C'est la plus longue des deux lames, qui rencontrant le buttoir, se replie en arrière et entre en contact avec la lamelle plus petite, créant ainsi la mise à feu.

Le système est relié à un circuit électrique qui transmet le courant aux étoupilles pour la mise à feu des pièces. La culasse a été modifiée pour recevoir l'étoupille électrique.
L'étoupille électrique existe en différents modèles. Parlons des deux plus courants, le Mle 1890 et le Mle 1893.

Etoupille électrique Mle 1890

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Issue de la table de construction du 26 août 1890, elle est prévue pour du courant continu. Elle est constituée de deux parties, l'allumeur et un grand tube.
L'allumeur se compose de deux fils de cuivre formant amorce, torsadés entre eux et recouvert d'un enduit noir en coton. Les fils sont dénudés aux extrémités entre lesquelles est soudé un fil de platine iridié. L'ensemble est enfermé dans un tube de carton ou celluloïd, lui-même rempli de coton-poudre râpé dans lequel trempe le fil de platine.
Un bouchon comportant une composition fulminante et percé d'un trou latéral est placé juste en dessous du tube de carton. Les fils de cuivre sont calés dans le petit tube par du caoutchouc. L'allumeur est ensuite placé dans le grand tube et calé par un tube en cuivre dont le fond est percé pour laisser passer les branches d'amorce. L'ensemble est serti à deux endroits.
Le grand tube est en cuivre rouge, il est ouvert aux deux bords et se termine d'un côté par un rebord circulaire formant la tête de l'étoupille. Il est verni intérieurement à la gomme laque. Cette partie supérieure est bouchée par un tampon de cire, recouvert d'une goutte de vernis copal assurant l'étanchéité. Le fond du grand tube est rempli d'une charge de poudre superfine maintenue par un grain de poudre comprimé et un tampon de cire recouvert d'une goutte de vernis copal.
Une rondelle de feutre est enfilée sur l'étoupille et placée à la tête assurant le maintient de l'étoupille dans son canal en se logeant dans la cuvette de la tige de la tête mobile.
Pour le branchement de l'étoupille, les deux fils de cuivre, reliés de manière hélicoïdale, se terminent par deux manchons devant recevoir les conducteurs qui amènent le courant.
L'étoupille est prévue pour s'enflammer par un courant de faible intensité produit, soit par une pile, un exploseur Boulanger ou tout autre appareil du même genre.
Les étoupilles sont rangées par dix dans une enveloppe de papier goudron ; le paquet est maintenu par un bracelet en caoutchouc qui en fait deux fois le tour.
Chaque paquet est placé dans un étui en carton, recouvert d'une feuille d'étain et fermé à chacun de ses bouts par une rondelle en bois munie d'une gorge; deux coiffes en étain, placées avec interposition de goudron caoutchouté et fixées par un sertissage, assurent l'étanchéité de l'ensemble.
Les étuis sont placés par 25 dans une boîte en bois ; ils sont disposés horizontalement en 5 couches de 5 étuis. Les boîtes sont elles-mêmes placées par quatre dans une caisse blanche à couvercle vissé. Chaque caisse blanche porte sur les deux grands côtés : 1000 ÉTOUPILLES ÉLECTRIQUES MLE 1890, sous laquelle sont inscrits le nom de l'établissement fabricant, le numéro de lot et l'année de fabrication.

L'étoupille électrique obturatrice à deux fils Mle 1893

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Issue d'une table de construction du 12 décembre 1910, l'étoupille se compose de trois éléments, un allumeur, un grand tube et un système d'obturation.

Le grand tube en laiton comporte un culot épais, muni d'un bourrelet et percé d'un canal central livrant passage aux fils conducteurs. Il est verni intérieurement à la gomme laque. L'allumeur est semblable à celui de l'étoupille Mle 1890, sauf que le diamètre des fils est plus faible.
Le système d'obturation du canal servant de passage aux fils conducteurs se compose d'un tampon d'arrêt, d'une coupelle et d'une tête mobile. Le tampon d'arrêt, en laiton, épouse la forme tronconique du fond de l'étoupille ; il est évidé intérieurement pour recevoir un mélange plastique de suif et d'amiante ; deux rainures pratiquées suivant deux génératrices opposées donnent passage chacune à l'un des fils conducteurs.

La coupelle en cuivre rouge, est munie d'une tige et percée suivant son axe d'un canal, servant de passage aux fils conducteurs. L'espace compris entre la coupelle et la tête mobile, est rempli d'un mélange plastique de suif et amiante.
L'espace laissé dans le grand tube est rempli par une charge de poudre superfine et trois grains de poudre comprimée dont deux à âme et un plein. Le tube est fermé par un tampon de cire, recouvert d'une goutte de vernis copal.
Une goutte de vernis copal placée autours des fils conducteurs, au niveau de la tête de l'étoupille assure l'étanchéité.
Lors du tir, le recul de la tête mobile, dans la coupelle, combiné avec la pénétration de la tige de la tête mobile dans l'évidement du tampon d'arrêt, refoule la matière plastique qui aveugle à la manière d'un petit obturateur de Bange, les voies qui pourraient livrer passage aux gaz vers l'arrière de l'étoupille.

Les étoupilles sont placées par cinq dans un faisceau de cinq tubes en carton mince ; les branches d'amorce sont entourées d'un tube de calage ; une tirette permet de sortir facilement l'ensemble de l'étui. Le faisceau est ensuite placé dans un étui identique aux étoupilles Mle 1890, puis ceux-ci sont placés dans des caisses en bois.
Chaque caisse porte sur les grands côtés : 500 ÉTOUPILLES ÉLECTRIQUES MLE 1893 et, en dessous, le nom du fabricant, le numéro de lot et l'année de fabrication. Le principe de mise à feu est simple et fiable. Il suffit de placer les curseurs sur la graduation correspondant à l'objectif à battre. Ces coordonnées peuvent être données par les observatoires ou par les tables de tir préétablies. La tourelle tournant constamment, c'est donc les contacteurs ressorts qui au contact des buttoirs, créent la mise à feu. La tourelle continuant sa course, le chargement peut avoir lieu.

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Cependant, si l'on désire que la tourelle ne tire pas à chaque rotation, un commutateur nommé "verrou de sûreté" permet de couper le circuit électrique empêchant le déclenchement du tir.

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Il y a eu également avec l'installation des ventilateurs dans les tourelles et la fermeture des embrasures, un système de contacteurs posés sur la volée du canon qui lorsque celui-ci était éclipsé, ouvre le circuit, la mise à feu devenant alors impossible.
Lorsque l'affût est en batterie, les bouches à feu émergent d'environ 20 cm en en dehors de la tourelle.
Naturellement, lorsque la tourelle est à l'arrêt, les canons doivent être rentrés. Ils sont maintenus hors de batterie par deux gros leviers placés à la tête des affûts.

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Un levier de déclenchement permet de libérer les affûts. Ce mouvement est brutal, c'est pourquoi deux tampons de choc avant sont fixés aux châssis afin de récupérer le choc de la mise en batterie.

Lors du tir, la bouche à feu recule de 50 cm, freinée par l'inclinaison du châssis qui est de 4° et par deux freins hydrauliques à fraisure.

L'affût se déplace sur le châssis, à l'aide de quatre galets, dont les deux de tête ont un diamètre supérieur à ceux de l'arrière, récupérant ainsi l'inclinaison donnée par le châssis.
Un tampon de choc arrière est placé juste après le piston de pointage, absorbant le reste du recul de l'affût.

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Tourelle en fonte dure Mle 1876 contre le canon de siège Empty Re: Tourelle en fonte dure Mle 1876 contre le canon de siège

Message par TURPINITE Jeu 22 Déc - 14:04

Pour le pointage en hauteur de la pièce, un ingénieux système appelé "mouvement parallélogrammique de pointage Grüson" permet à la pièce d'avoir un champ de tir en hauteur de -5° à +20°.

C'est un ensemble de bielles et leviers fixés sur l'affût ainsi que sur le canon qui lui donne un mouvement circulaire sans que la volée de la pièce ne soit désaxée.

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Le principe de fonctionnement du mouvement parallélogrammique est de faire tourillonner la bouche à feu autour du centre de l'embrasure, ou, plus exactement autour d'un axe horizontal fictif "0" situé à 15 cm en avant de ce centre.
"T" est le tourillon forcé de tourner autour du point "0" par le tracé du guide circulaire "G à G".
A cet effet, "T" est relié à un point fixe "F1" sur l'affût par le système articulé "T - a - F1".
De même "C" est relié au point fixe "F2" sur l'affût par le système articulé "C - b - F2" ; les deux leviers "a - F1", "b - F2" sont eux même reliés entre eux par la bielle "m - n".

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Le même dispositif se retrouve de l'autre côté de la bouche à feu, symétriquement.

Les longueurs "C - b", "m - n", "T - a", sont assez petites pour que, pendant les mouvements du pointage, les vitesses des points "C", "m", "T", puissent être pratiquement considérées comme égales respectivement à celles des points "b", "n", "a".

Le problème sera évidemment résolu si l'on peut déterminer les longueurs des diverses pièces de manière à ce que les vitesses des points "T" et "C" soient entre elles dans le même rapport que les longueurs "O - T" et "O - C".

Les tourillons de la bouche à feu sont maintenus dans deux guides fixés aux flasques.

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Le canon de 155 pesant 2 530 kg, son mouvement est produit par un "appareil télescopique" qui est en fait un piston plongeur double.

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Il est fixé sur le chariot formant affût, à l'avant. Ce piston est actionné par une presse glycérinée.

Pour réduire le champ de tir en hauteur, il suffit d'actionner la presse qui envoie sous pression l'eau glycérinée dans le piston.
Le piston est constitué d'un corps en bronze formant piston extérieur contenant lui-même le deuxième piston.
Lorsque la pompe envoie l'eau, le piston extérieur monte appuyant sous la bouche à feu.
Celui-ci arrivant à bout de course, le deuxième continue à monter jusqu'au réglage prévu. Pour augmenter le champ de tir en hauteur, il suffit de tourner un volant de vis de soupape laissant écouler l'eau glycérinée, le poids de la bouche à feu suffisant à faire redescendre le piston.

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Lorsque que les pièces sont au repos, un rouleau de manœuvre en bois, positionné sur deux taquets, à l'arrière de l'affût, permet de faire reposer le tonnerre de la bouche à feu.

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Pour les tirs, ce rouleau est retiré pour pouvoir pointer la bouche à feu.

Ces taquets supports de rouleau de manœuvre sont fragiles, et lors de la manœuvre de force pour le changement du tube, le moindre choc pourrait les tordre ou les casser.

C'est ce qui est arrivé au Parmont, durant la première Guerre mondiale, où le 20 février 1915, deux taquets-supports de rouleau furent cassés au cours d’une manœuvre de force.

Extérieurement, lorsque la tourelle est au repos, la volée des bouches à feu est protégée par un bouchon et les embrasures sont fermées par un tampon.

La tourelle est donc capable sur 400 grades (360°) d'envoyer deux obus explosifs ou à mitraille de 43 kg toutes les 2 à 3 minutes à une distance de 7 500 mètres. Á partir de 1915, l'adoption d'obus type D, bi-ogivaux, permettra d'atteindre 9 200 mètres.

L'éclairage de la tourelle était assuré par huit lanternes triangulaires à bougie, dont trois étaient dans la chambre de tir. La tourelle disposait d'un stock de 350 kg de bougies. La bougie avait un diamètre de 35 mm pour une longueur de 105 mm pour un poids de 71 g.

L'autonomie d'une bougie était de cinq heures. Quatre lanternes étaient disposées dans la tourelle. il y avait en plus en réserve deux lanternes appliques et une lanterne à main, toujours à bougie. L'utilisation de la bougie fut préférée à l'huile ou au pétrole, pour des raisons d'enfumement. La bougie produisant beaucoup moins de fumée que les autres combustibles.

La tourelle est peinte intérieurement en gris artillerie. C'est ce que l'on retrouve partout dans les tourelles restantes. Ce gris ne devait pas être un très bon réfléchissant, car la peinture blanche fut préférée par la suite. La tourelle du Parmont fut peinte en gris artillerie, comme l'atteste les particules de peinture grise retrouvées sur le pot de presse.

La dotation en munitions de la tourelle est de l'ordre de 2 000 coups, soit 1 000 coups par pièce. Les munitions sont montées par la cage d'escalier, à l'aide d'un treuil, au même titre que le tube de rechange de la tourelle.

Elles sont ensuite placées dans la chambre circulaire sous la tourelle qui a un diamètre de 5,90 m. l'éclairage du magasin était assuré par quatre lanternes de sûreté à huile de colza.

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On peut s'arrêter un instant sur l'esthétique du mur en forme de pointe de diamant, séparant la salle de manœuvre et le magasin.

Après les expériences de Pagny, si l'on sait que, par décision ministérielle, les machines à vapeur ont été supprimées, elles ne l'ont pas été partout, puisque l'on retrouve des vestiges à Domont, Corbas.

L'effectif de la tourelle est très important, 30 hommes environ selon les places.

Il faut déjà prévoir une équipe de manœuvre, soit 18 hommes, les chargeurs, pourvoyeurs, chef de pièce, artificiers etc.

L'entretien de la tourelle est sous la responsabilité de son commandant, à savoir un capitaine ou un lieutenant.

L'entretien courant est dévolu au gardien de batterie à qui l'on fournit un nombre d'hommes suffisant pour le nettoyage et l’entretien de la tourelle.

L'entretien courant consiste aux nettoyages et graissages chaque fois que la tourelle a servi. Un maréchal des logis mécanicien peut être mis à la disposition du gardien de batterie.

Le commandant de la tourelle exerce une surveillance constante sur l'état du matériel.
Chaque mois, il inspecte le matériel. D'après une note relative aux tirs périodiques des casemates et tourelles, artillerie de place ou de côte, il est prévu, à chaque semestre, des tirs d'épreuve.

Ces tirs sont effectués à obus réels. La tourelle du Parmont n'y a pas échappé, puisque l'on retrouve dans les archives, les dates des tirs semestriels de la tourelle.

Des vedettes étaient placées aux carrefours des routes, empêchant tout passage lors des tirs qui duraient trois heures environ.

Après chaque tir d'épreuve semestriel, une visite détaillée avait lieu. Elle était assurée par l'officier qui avait en charge l'entretien de du matériel. Elle a pour but de vérifier le bon état de fonctionnement de tous les organes.

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Chaque visite donne lieu à un compte rendu qui est adressé au gouverneur et communiqué au capitaine chargé du service des tourelles de la place dont le fort dépend. Les grosses réparations incombent au service des cuirassements du génie, qui a fait construire les engins. Les réparations des maçonneries des substructions sont à la charge des services locaux du génie.

L'équipe de réparation des tourelles est composée d'un capitaine ; d'un ouvrier d'état, chef d'équipe ; 1 sous-officier ou brigadier, chef d'équipe d'adjoint ; 4 ouvriers en fer.
Pour certaines réparations, les ouvriers en fer des ouvrages isolés peuvent prendre part aux travaux avec l'équipe.
L'équipe de réparation de place visite une fois par an, tous les engins dépendant de celle-ci.

Cependant, en temps de guerre, il sera créé dans les forts isolés, une équipe de réparation propre à l'ouvrage, ce fut peut-être le cas au Parmont, mais les archives ne le mentionnent pas.
Tous les ans, les chefs de corps des régiments d'artillerie à pied, des quatre grandes places de l'est, établissent un rapport spécial au sujet du fonctionnement des tourelles et casemates. Ils y consignent les observations qu'ils pouvaient avoir à présenter. Ce rapport devait parvenir au ministre de la Guerre pour le 15 décembre de la même année.

EXPÉRIENCES DE ST-CYR - 1889

En 1889, 25 tourelles sont installées dans 22 forts. Cependant, en 1885, la crise de l'obus torpille remet en cause ce type de cuirassement comme les forts déjà construits, à savoir 166 forts et 250 batteries.
Naturellement, avec l'apparition de nouveaux obus et surtout de nouveaux explosifs, on lança un nouveau programme de cuirassement comme l'attestent les expériences du camp de Châlons en 1888.
Il fallait tester également les tourelles "Mougin" nouvellement construites. Un programme d'expériences fut établi et eut lieu au fort de St-Cyr, camp retranché de Paris. Ces expériences consistaient en des essais d'un appareil de ventilation dans la chambre de tir ; l'installation d'un pare-éclat à l'intérieur de la tourelle empêchant la pénétration des gaz et des éclats dans la tourelle par l'espace entre la tourelle et l'avant-cuirasse ; l'installation d'une machine à vapeur.
Des obus furent placés contre la tourelle, comme des charges explosives et furent mis à feu. Le principe était de simuler des bombardements de la tourelle, hors on peut s'interroger sur les conclusions de ces expériences qui furent jugées satisfaisantes, car l'impact de l'explosion d'un obus posé sur la tourelle n'est pas le même que l'impact d'un obus tombant sur la tourelle en arrivant de plusieurs kilomètres.
Toujours est-il que ces expériences amenèrent à faire installer une machine à vapeur dans toutes les tourelles, un pare-éclat et un ventilateur.

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EXPÉRIENCES DE PAGNY-LA-BLANCHE-CÔTE - 1901

Une commission créée en 1900 fut créée afin d'étudier les effets qu'auraient des obus explosif chargés à la mélinite et tirés sous de grands angles sur les tourelles Mougin.
Ces expériences eurent lieu au fort de Pagny-la-Blanche Côte, au sud-ouest de Toul, dans la trouée de Charmes.
Les tirs furent effectués par des canons de 155 court Mle 1890 et par des mortiers de 220 mm Mle 1880. Le 155 tire un obus de 43 kg comportant 12 kg de mélinite et le mortier de 220 mm, un obus de 102 kg chargé de 10 kg de mélinite.
On plaça dans la tourelle, pour étudier les effets des impacts et des gaz, une poule, deux lapins et un cochon. Les choses ne se passèrent pas comme prévu, puisque la poule fut écrasée lors de la rotation de la tourelle avant les tirs, les deux lapins disparurent et on ne les retrouva pas. Seul le cochon fut retrouvé asphyxié.
Les expériences montrèrent que la tourelle avait bien résistée, mais que les maçonneries avaient souffert. Par contre, la machine à vapeur fut mise hors d'état.
Après ces expériences, la commission demande à ce que :
La tourelle soit défilée aux vues de l'ennemi.
L'opération consistait à supprimer un des étages de la tourelle. Cela sera fait dans certains forts, mais pas au Parmont.
Renforcement de la gouttière fermant le joint de l'avant-cuirasse.
On ne sait pas si cela a été fait au Parmont.
Renforcement des maçonneries entourant l'avant-cuirasse.
Aucune trace visible au Parmont sur les maçonneries de l'avant-cuirasse.
Suppression de la machine à vapeur.
Ce fut une obligation par dépêche ministérielle pour toutes les tourelles, donc le Parmont a dû se passer de sa machine à vapeur. On ne sait pas si elle est restée en place ou si elle a été enlevée. On retrouve des marchés de cession de machine à vapeur, mais rien sur le Parmont.

EXPÉRIENCES DE PONT-ST-VINCENT - 1910

Les expériences eurent lieu les 23 et 24 mars 1910 sur la tourelle du fort de Pont-St-Vincent, place de Nancy. Cela consistait à améliorer la ventilation des tourelles et installer un système d'éclairage. Là encore, on ne sait pas si ces modifications furent apportées au fort du Parmont.

ÉLECTRIFICATION DE LA TOURELLE

Par une instruction du 13 mars 1912, on prévoit l'installation d'énergie électrique dans les tourelles cuirassées. L'instruction prévoit :
1 : l'éclairage des locaux ;
2 : la manœuvre électrique ;
Cette deuxième partie comprend l'électrification des appareils de ventilation de toutes les tourelles, du treuil de relevage du contrepoids moteur des tourelles à éclipse de 155R et 155L, du treuil de rotation des tourelles tournantes en fonte dure de 155L, des monte-charges de toutes les tourelles qui en sont pourvues.
Si l'on sait que les travaux d'électrification du contrepoids moteur des tourelles de 155R et 155L avaient commencé, mais ne furent pas terminés à la déclaration de guerre, que les monte-charges ne furent pas électrifiés, on sait que dans certaines tourelles, l'éclairage fut installé ainsi que l'électrification des ventilateurs et du treuil de manœuvre comme l'atteste celui de Villey-le-Sec.

L'instruction précise que l'installation de l'éclairage électrique et l'électrification du treuil de manœuvre, ne devra pas faire supprimer les lanternes à bougies, à pétrole, à huile de colza et la manœuvre manuel des treuils devra être conservée en cas de coupure de courant.
Éclairage
Pour l'éclairage des locaux, les lampes électriques sont prévues pour être placées en appliques sur les supports actuels de lampes à bougie. Elles sont munies dans ce but, à leur partie inférieure, d'une douille.
Le circuit d'éclairage comprendra deux parties, l'une pour les lampes fixes, l'autre pour les lampes solidaires des parties mobiles, ces deux parties étant reliées par un dispositif permettant le passage du courant des parties fixes aux parties mobiles.
L'installation du circuit des lampes fixes sera réalisée par le service local du génie qui aura à amener le courant à chacun des supports actuels des lanternes fixes. L'installation du circuit mobile sera assurée par le service des cuirassements qui fournira le matériel. Celui-ci sera disposé comme suit :
Parties fixes
Cinq lampes. 1 lampe au treuil de manœuvre ; 2 lampes dans la gaine circulaire ; 1 lampe au monte-charge ; 1 au-dessus de l'escalier.
Parties mobiles
Trois lampes. Toutes dans la chambre de tir.
Dispositif des parties mobiles
Pour le passage du courant des parties fixes aux parties mobiles, deux cercles de contact sont fixés à la cornière support de la circulaire graduée et deux frotteurs sont fixés à la partie tournante.
Le service du génie local amènera les fils de la partie fixe du circuit à la partie inférieure d'un quelconque des supports de la circulaire graduée avec un excédent de longueur de 1m en fil sous plomb.
Manœuvre électrique
Treuil de manœuvre
Électromoteur de 2 500 watts environ placé dans la chambre du treuil et fixé à l'arbre moteur.
Monte-charge
Électromoteur de 450 watts placé près de la partie inférieure du monte-charge.
Ventilateur
Électromoteur de 300 watts placé dans la chambre de tir près du ventilateur. Ce moteur sera branché sur le circuit d'éclairage.

CAMOUFLAGE DES CUIRASSEMENTS
Là encore, même les photos datant de 1940 ou actuelle ne permettent pas de savoir si les tourelles étaient peintes.

Il y eu par contre, dans les années 1900, une note prescrivant le camouflage à la peinture verte de tous les cuirassements, la coloration du crépi des casemates bétonnées exposées aux vues de l'ennemi et le positionnement sur les collerettes en béton des tourelles, de blocs de gazon.

La tourelle a une vocation d'action lointaine.
Elle peut ouvrir le feu à 360° et tirer là où elle le désire.
Dans un premier temps, avec l'obus allongé, elle était prévue pour toucher un objectif à limite de portée, soit 7 500 m.
Avec l'apparition, en 1915, des nouveaux obus bi-ogivaux à profil D, elle pouvait atteindre la distance de 9 200 mètres.

Amicalement
Florian
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Message par marquis78 Jeu 22 Déc - 17:06

merci pour toute ces explications Very Happy c'est tout a fait ce que j'ai vu a vaujours et a st cyr
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