Batterie de Noisy le Grand

Lorsque nous parlons de "Batterie fantôme" il s'agit d'illustrer le fait que Philippe TRUTTMANN est le seul à notre connaissance à situer précisément cette construction sur un plan, tous les autres ouvrages français se reportant à la fortifications "Séré" que nous avons pu consulter (y compris des ouvrages "officiels" publiés par Vincennes) soit n'en parlent pas du tout, soit se contentent de la citer dans la listes des réalisations sans plus d'informations.

Rappellons également que le petit extrait de carte que nous avons trouvé au SHD, semble être le seul survivant (probablement parce que mal classé :-)) encore visible mais nous n'avons pas encore exploité toutes les possibilités de recherches.

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Pour en arriver à la localisation sur le terrain, il a suffit d'un simple compas pour reporter sur GE l'axe défini par Ph. TRUTTMANN, de positionner le fragment de carte en notre possession par surperposition à cet endroit et ensuite de fouiller le cadastre du secteur pour afiner.


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Pour info complémentaire, nous n'avons toujours pas la preuve formelle de ce que cette construction ait été bâtie, mais la symbolique utilisée sur la carte de Ph. TRUTTMANN est clairement celle d'un objet réalisé. Le seul point curieux est que le symbole est celui d'une construction en dur et non d'une batterie en terre ??? Là, pas d'explications rationnelles trouvées.

Des souvenirs de grand-parents d'un de nos adhérents font état, dans les années 1920, d'un emplacement occupé par des maraîchers au pied d'une vague "petite butte" mais ne parlent pas du tout d'une construction militaire ni de mur fortifié. Ceci donnerait à penser que la Batterie avait déjà plus ou moins disparu, si tant est qu'elle fut construite. Mais, lorsque l'on voit l'état actuel d'une batterie annexe en terre comme celle de l'Auberderie (qui pourtant est partiellement sauvegardée), on peut extrapoler qu'un rempart effondré ne ressemblerait plus qu'à une "vague butte". De nos jours, le coin est assez "chaud" et un appareil photo n'est pas trop le bienvenu :-)) toutefois il est clair que le relief est quasi complètement arasé.

Pour mémoire, il faut noter que les séances du comité de défense de 1876 et 1882 délibèrent sur cette batterie :
-1- séance du 29 juin 1876:
"... le piton de Chelles est le siège d'une exploitation de gypse très considérable et la construction d'un grand ouvrage présenterait des dangers, le terrain étant traversé par de nombreuses galeries. Il est apparu plus prudent de faire sur ce point un petit ouvrage et d'installer une batterie sur l'éperon de Monfermeil... En résumé l'ensemble des défenses proposées comprendra 3 ouvrages permanents en plus des ouvrages de campagne à construire au moment de la guerre..."
-2- séance du 1er mai 1882:
"...les dépenses sont trop importantes, en résumé la sous-commission admet seulement comme nouveaux ouvrages Blanc-Mesnil, Batterie annexe de Vaujours, Monfermeil, Ablon et de maintenir l'ancien programme comportant l'ouvrage de Noisy-le-Grand, de Saint-Jammes et Orgeval..."
-3- séance du 12 mai 1882:
"...le Colonel donne lecture de la sous-commission, construire les ouvrages admis en principe de Noisy-le-Grand, du plateau Saint-Jammes et d'Orgeval..."

Cependant, l'état des lieux 25 ans après le début des travaux ne parle plus des petits ouvrages annexes pour la fortification de l'Est. On n'évoque plus que les forts dûment connus aujourd'hui.

Bref, bien que réduits aux suppositions en fonction des documents accessibles nous avons bien l'impression que cette position a vu le jour à l'endroit indiqué... Mais peut-être a-t-elle subit le sort très français de beaucoup de constructions militaires...les coupes budgétaires... et n'a-t-elle jamais été terminée. Là, nous n'en savons pas plus.

Enfin, juste pour être "en règle" en rendre à César ce qui est sensé lui appartenir, nos sources documentaires sont :

-La Barrière de Fer (Ph. TRUTTMANN) éd. 2000
-SHD Vincennes
-Cahiers du C.R.E.P.I.F. 1994 (Centre de Recherches et d'Etudes sur Paris et l'Ile-de-France)